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Oui, bien sûr! On a répertorié 5 exemples récents de tirage au sort en politique, notamment en Irlande, en Islande, au Pays-Bas, au Canada et en Australie.
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Mais ce ne sont que quelques exemples emblématiques parmi d’autres (Chine, Etats-Unis, etc.)!
Avant de prendre une décision sur un sujet, les personnes tirées au sort vont se réunir pendant plusieurs jours pour se renseigner, discuter, débattre et rencontrer des expert.e.s sur le sujet. Lors d’un référendum, rares sont les gens qui prennent le temps d’approfondir suffisamment le sujet (et il ne serait pas réaliste d’attendre un tel travail de toute la population). De plus, ils/elles ne peuvent s'exprimer que de manière binaire "pour" ou "contre" et non construire une proposition.
Le tirage au sort permet donc d’obtenir l’avis raisonné d’un échantillon représentatif de la population, plutôt que d’obtenir une vague intuition de toute la population.
Le tirage au sort n'est sans doute pas imperméable au populisme mais il peut limiter l'émergence de solutions/propositions simplistes à des problèmes complexes, notamment grâce à l'information, le débat, la diversité, le roulement au sein de l'assemblée et surtout l'absence de leaders démagogues. Pour avoir un impact réel, il est dans l’intérêt de l’assemblée de faire des propositions réalisables. Contrairement aux personnes qui doivent être élues pour avoir un pouvoir politique, les tiré.e.s au sort n’ont aucun intérêt à faire des propositions irréalistes puisqu’ils/elles ne visent pas à être réélu.e.s. Il faut bien sûr que l’assemblée soit bien informée des contraintes et des conséquences budgétaires de ses décisions. Tout comme les parlementaires actuel.le.s ont accès à des conseillers et de l’information, l’assemblée aussi aura les moyens de s’informer et d’approfondir ses connaissance des dossiers.
Il s’agit d’un problème sensible. Il faut pouvoir informer l’assemblée sans que les expert.e.s prennent trop de pouvoir, orientent les décisions ou délivrent des informations non basées sur des faits vérifiables. Nous avons imaginé plusieurs garde-fous. (plus d'infos sour méthodo).
Entre autres, il est possible de limiter l’influence des expert.e.s en incluant plusieurs expert.e.s différent.e.s, en définissant précisément la question à laquelle les expert.e.s doivent répondre et en limitant le temps de parole de chacun.e. On encourage ainsi les expert.e.s à se limiter à des faits, et on laisse moins de place à une prise de position plus “politique” qui pourrait trop influencer l’assemblée. Bien sûr, l'assemblée elle-même pourra demander des compléments d'expertise quand elle le juge nécessaire.
Le tirage au sort n’est pas une solution contre le lobbying, mais il peut le limiter. À première vue on pourrait croire qu’avoir fréquemment des nouveaux/nouvelles venu.e.s en politique (comme ce sera le cas avec le tirage au sort) ouvrirait davantage la voie aux lobbys, mais en réalité, nous pensons que cela réduirait pouvoir de ces lobbys. En effet, le lobbying nécessite une relation de confiance entre les lobbyistes et les personnes au pouvoir: chacun.e doit être convaincu.e que l’autre va effectuer sa part du “contrat”. Ce genre de relation de confiance prend du temps à construire, et c’est pourquoi il est plus intéressant pour un.e lobbyiste d’investir dans une telle relation avec un.e politicien.ne de carrière qui aura une influence politique pendant 30 ans que vis-à-vis d’une centaine de personnes choisies de manière aléatoire et renouvelées chaque année.
On veut institutionnaliser le tirage au sort à Bruxelles. Le tirage au sort n’est pas une forme de démocratie directe dans le sens exact du terme, puisque c’est toujours une fraction de la population qui prend les décisions. Pourtant, nous sommes convaincu.e.s qu’une assemblée de personnes tirées au sort sera plus représentative de la population bruxelloise que notre Parlement actuel. Ce sera une arène de débats et de formulation d’idées, ouverte à tous, et détachée de l’électoralisme régulier. C’est compliqué d’appliquer la démocratie directe à l’échelle bruxelloise, mais le tirage au sort est complémentaire à des systèmes de démocratie directe à plus petite échelle. Plus d’infos sur nos statuts de base dans notre texte fondateur.
Si l’on fonctionne sur participation volontaire, il y aura systématiquement une surreprésentation de certains groupes (par exemple des hommes, des universitaires, etc.). Le tirage au sort permet de sélectionner un échantillon réellement représentatif de la population. Bien sûr, la participation sera bel et bien volontaire dans le sens où les personnes tirées au sort auront le droit de refuser de participer. Il y aura donc quand même un certain “biais d’auto-sélection” (certaines catégories sociales étant plus susceptibles d’accepter de participer que d’autres). C’est pourquoi nous appliquerons aussi des quotas qui nous permettront d’assurer une représentativité des genres, des niveaux d’éducation et des catégories d’âges. On peut donc s’attendre à obtenir une plus grande diversité par le biais du tirage au sort et de quotas que sur simple base volontaire.
L’assemblée de personnes tirées au sort peut être un complément efficace au système politique actuel. Un des obstacles à la création de lois est le système électoral qui pousse les partis dans une logique d’opposition plutôt qu’une recherche de consensus. Des personnes tirées au sort pour une courte durée et n’ayant pas à se soucier d’une réélection seront probablement plus motivées à trouver un compromis qu’à camper sur des positions idéologiques.
La complexité de gouvernements et des partis actuels démotive les Bruxellois.es à s’intéresser à la politique. Nous voulons créer un endroit et offrir du temps aux citoyen.ne.s afin qu’ils/elles puissent réellement participer à la politique. Nous pensons que l’assemblée de personnes tirées au sort peut être un complément efficace au système politique actuel.
La corruption directe est déjà illégale et nous pensons que le tirage au sort permet d’ajouter une structure de contrôle à notre démocratie. Nous allons créer une structure qui permettra aux citoyen.ne.s d’approfondir leur compréhension et maîtrise de la politique bruxelloise et de peut-être devenir plus vigilant.e.s envers ceux et celles qui nous gouvernent. La corruption indirecte, ou le lobbying, peut toujours être présent dans une assemblée tirée au sort, mais il peut peut-être être limité. En effet, le lobbying nécessite une relation de confiance entre les lobbyistes et les personnes au pouvoir: chacun.e doit être convaincu.e que l’autre va effectuer sa part du “contrat”. Ce genre de relation de confiance prend du temps à construire. Vu que les personnes tiré.e.s au sort ne seront au pouvoir que pour un an, le risque de lobbying est plutôt limité.
A court terme, non : la participation à l’assemblée tirée au sort que nous créerons en septembre 2019 se limitera à 10 journées réparties sur un an (toujours le samedi). Pour assurer la diversité de l’assemblée et permettre aux personnes tirées au sort de siéger à l’assemblée, les participant.e.s seront défrayé.e.s et une garde des enfants pourra être organisée.
A long terme il sera peut-être utile que l’assemblée devienne un travail à plein temps pour les tiré.e.s aux sort, mais il sera alors important de bien penser l’interaction avec une occupation pré-existante.
A long terme on veut que l’assemblée ait un pouvoir législatif. Cela nécessite une modification de la Constitution. Pour l’instant, grâce au fait qu’on compte avoir un.e parlementair.e, nous allons faire en sorte que les décisions de l’assemblée soient défendues dans le Parlement bruxellois. Elles devront y être débattues et votées. Rien n’empêche aujourd’hui qu’un parti choisisse de relayer les choix de l’assemblée, démontrant ainsi ses préoccupations démocratiques.
L’élu.e aura pour tâche de défendre les propositions formulées dans l’assemblée. Afin de ne pas prendre de position politique, il/elle devra donc régulièrement s’abstenir lors de votes à propos de sujets non-abordés dans l’assemblée. Ceci est nécessaire pour assurer la légitimité de l’élu.e à défendre les proposition de l’assemblée. Bien que l’élu.e ait, forcément, des opinions propres, sa conviction à propos de la valeur du tirage au sort l'empêchera de les exprimer. Ceci est important pour la relation de confiance qui devra se créer entre l’assemblée et l’élu.e.
Il y en aura peut-être dans l’assemblée, comme il peut y en avoir dans le Parlement actuel, mais aucune personne seule ne pourra prendre le pouvoir au sein de l’assemblée. De plus, l’organisation de débats en petits groupes et en présence de modérateurs professionnels vont forcer l'ouverture au débat, la rencontre, la réflexion et le positionnement de chacun.ne. Enfin, les expériences précédentes de tirage au sort (ainsi que les jurys d’assise) montrent que les participant.e.s se sentent investi.e.s d’une mission et agissent de manière plus responsable, axée vers l’intérêt collectif, quand on leur donne effectivement une forme de pouvoir.
Selon nous, une démocratie ne fonctionne que lorsque les citoyen.ne.s sont suffisamment politisé.e.s. Cela veut dire qu’ils/elles sont (1) conscient.e.s des enjeux actuels et des différentes solutions envisageables; (2) capables et désireu.x.ses de se formuler une opinion; (3) ayant un sentiment de légitimité à prendre des décisions politiques. En créant une assemblée de personnes tirées au sort on espère contribuer à une politisation des Bruxellois.es qui trop souvent se sentent délaissé.e.s par la politique et détaché.e.s de la ville.
Oui, et cela de deux façons. Premièrement, les personnes tirées au sort auront accès à un espace (géographique, financier et temporel) et une reconnaissance nécessaire pour approfondir leur connaissance des législations en vigueur à Bruxelles. Cela contribuera à leur politisation. Deuxièmement, nous espérons que la possibilité d’être tiré.e au sort à Bruxelles stimule un désir de rester informé.e et impliqué.e dans la politique bruxelloise. Imaginez-vous que tout.e Bruxellois.e, dès son plus jeune âge, entende qu’un jour il ou elle pourrait être tiré.e au sort et prendre des décisions.
Une opération est un acte plus neutre que la prise d’une décision politique. Une décision médicale est gouvernée par des lois biologiques et physiques, qu’un.e chirurgien.ne aura étudiées pendant plusieurs années. Pour la gouvernance de notre société, il n’y a pas de lois naturelles. Il n’y a donc pas de vérité absolue. Toutes les lois ont été créées par des citoyen.ne.s, et c’est en cela qu’elles sont politiques: elles sont contestables, souvent idéologiques et jamais neutres.
Bien sûr, il faut être informé.e avant de prendre une décision. C’est pour cela que des expert.e.s auront l’occasion de présenter leur point de vue au sein de l’assemblée, comme c’est le cas au Parlement pour l’instant. Cela ne change rien au fait que les politicien.ne.s peuvent avoir une expérience en politique que le facteur n’a pas, mais il/elle n’a pas un plus grand accès à la vérité. Cela est le fondement de notre démocratie, qui ainsi s’oppose à la logique technocratique. Ce principe vaut autant dans un système d’élections que dans une système de tirage au sort. Avec le tirage au sort, on donne plus de substance à cet idéal démocratique.
La démocratie, c’est donner le pouvoir au peuple. Cependant, l’exercice du pouvoir demande énormément de temps, et dans notre société actuelle, il est difficile d’imaginer que toute la population y participe pleinement et en permanence. La démocratie indirecte, où un petit groupe de personnes se voit temporairement attribué le pouvoir, est donc plus réalisable que la démocratie directe.
Le tirage au sort et les élections sont deux manières de sélectionner ce groupe de représentant.e.s qui ont chacun leurs avantages et pourraient cohabiter.
Les élections ont l’avantage de donner à chacun.e un vote, mais dont l’influence est très limitée.
Le tirage au sort ne donne pas à tou.te.s le même pouvoir en même temps, mais donne à tou.te.s la même chance d’arriver au pouvoir. La rotation permet à beaucoup plus de personnes de participer à la prise de décisions que le système actuel. De plus, le tirage au sort crée des assemblées plus diversifiées, qui sont donc plus représentatives de la population.
Non, nous voulons les enrichir. Notre système actuel fonctionne grâce à une multitude d’institutions. Cela inclut les partis politiques, les mouvements citoyens, les partenaires sociaux, les médias indépendants, la justice indépendante, etc… Nous voulons enrichir ce système par une assemblée de Bruxellois.es tiré.e.s au sort afin d’avancer vers une vrai démocratie. Nous allons créer une assemblée qui va durer dans le temps, qui permettra aux individu.e.s présent.e.s de s'habituer à participer aux décisions politiques et qui sera un outil d'éducation populaire tout comme un levier pour créer un contre-pouvoir réel aux politicien.ne.s d’aujourd'hui.
Les opinions des dominant.e.s sont dominantes (hégémoniques) tant qu’elles sont les seules opinions entendues. Et cela est souvent le cas dans notre système actuel. Pourtant il y a eu dans notre histoire récente plusieurs mouvements qui ont réussi à imposer des opinions qui n’étaient pas celles des dominants à ce moment là. Des évidences en Belgique maintenant, comme les congés payés, la liberté d’opinions, le vote pour tou.te.s,... ne l’étaient pas il y a 100 ans. En créant une assemblée de personnes tirées au sort, nous espérons donner du temps et de l’espace de développement, ainsi que de l’attention et de la reconnaissance, aux multiples opinions qui existent au sein de la population bruxelloise mais qui ne sont pas représentées (ou trop peu exprimées) par notre classe politique actuelle. Des expériences, comme le G1000, démontrent que de nouvelles idées, créatives et innovantes, peuvent apparaître au sein de ce genre d’assemblées.
Beaucoup d’expériences de ce type ont eu lieu. De manière générale, la décision finale revient aux politicien.ne.s et nous avons souvent la sensation que les avis recueillis ne sont pris en compte que quand ils vont dans le sens souhaité par les politicien.ne.s. En ce sens, les consultations restent souvent un exercice peu utile et frustrant pour les participant.e.s.
Ceci n’est pas plus un risque que dans un système électoral. Les balises de protection des minorités existantes restent en place (comme par exemple les droits d’expression, de religion, d’orientations sexuelle,...). D’ailleurs, certaines minorités pourraient être mieux représentées grâce à l’aspect aléatoire du tirage au sort.