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Trader en bourse ou ramasser les déchets, quelle valeur sociale pour quel emploi ?


Pepijn Kennis représente l'Assemblée Citoyenne Bruxelloise (ACB) en tant que député d'Agora Brussels. Il suit les propositions et recommandations de l’ACB qui s’est penchée sur l’emploi et le travail, donnant ainsi une voix aux citoyen·nes au sein du Parlement bruxellois. Pepijn analyse d'un œil critique les ministres et leurs décisions à travers ses questions parlementaires et vérifie que les recommandations de l’ACB sont bien entendues par le gouvernement lors des questions/réponses introduites en commission. En intégrant les citoyen·nes bruxellois·ses dans des discussions politiques au sein d’une assemblée, nous montrons qu'une démocratie peut aussi être inclusive, délibérative et participative !

L’ACB s'est penchée sur la question suivante : « Comment permettre à chaque Bruxellois·e d’accéder à un emploi décent qui lui correspond ? »

Pour répondre à cette question, les 45 citoyen·nes de l’ACB - appelé·es aussi assemblistes - ont choisi de diviser la question en 4 thèmes différents, à savoir :

1) comment donner accès à chaque Bruxellois·e

2) comment rendre l’emploi plus accessible

3) comment assurer un emploi décent

4) comment faire en sorte que l'emploi soit adapté à chaque personne

Dans cet article du blog, nous allons découvrir comment le gouvernement bruxellois gère les questions liées décent et de quelle manière ces mesures répondent aux objectifs de la résolution citoyenne sur le travail et l'emploi. Pepijn Kennis (Agora.Brussels) a posé quelques questions à Bernard Clerfayt (Défi), ministre bruxellois en charge de l’Emploi et de la Formation professionnelle.

Qu'est-ce qu’un emploi décent et pourquoi ça coince ?

L'Assemblée Citoyenne Bruxelloise constate que de nombreuses professions sont sous-évaluées à Bruxelles. Il s'agit souvent de professions faiblement rémunérées, physiquement exigeantes, avec des horaires et des conditions de travail inhabituelles ou difficiles. Nous pensons notamment aux personnes chargées du ramassage des déchets, les travailleurs et travailleuses sociales, les aides ménagères ou encore les infirmiers et infirmières. L'Assemblée citoyenne veut se concentrer sur la revalorisation de ces emplois et des emplois à utilité sociale. Effectivement, ces professions contribuent au bien-être général de la société et ne sont pas reconnues à leur juste valeur.


Parce qu'il reste de toute évidence un long chemin à parcourir, l'ACB demande au gouvernement d'introduire les mesures suivantes pour contribuer à la revalorisation de ces professions : (1) la gratuité des transports publics à Bruxelles, (2) un système d’aide ménagère et de garderie, (3) des équipements et outils de travail adaptés et (4) une assurance maladie adaptée. Ces actions aideraient rapidement et efficacement les personnes appartenant à ces deux catégories professionnelles, rendant par la même occasion ces deux catégories plus attractives.


Plans du gouvernement

En réponse à notre question parlementaire, Bernard Clerfayt a déclaré qu'il voulait régler le problème des métiers en pénurie.

Il compte effectivement organiser une série de tables rondes rassemblant les services publics bruxellois de l'emploi et de la formation avec les autres secteurs concernés. Ensemble, ils élaboreront des plans d'action pour les secteurs affichant les plus gros taux de métiers en pénurie. Le budget de ces plans d'action s’élève à 2 millions d'euros.

Un budget supplémentaire de 2,7 millions sera débloqué en 2022 pour augmenter l'allocation des formations et en assurer la mise en place là où les besoins se font le plus ressentir. Un budget de 1 million d'euros sera également débloqué pour le développement d'une plateforme d'information dynamique sur le marché du travail via le site Internet d'Actiris. Bernard Clerfayt a finalement assuré qu'il s'efforcera de surmonter les autres obstacles spécifiques aux professions en pénurie.

Une vision floue de l’utilité sociale

Bien qu’un travail sur les professions en pénurie soit clairement en cours, Agora se pose encore quelques questions. L’ACB ne se soucie pas tant des métiers en pénurie que des métiers sous-évalués et à utilité sociale. Certains métiers en pénurie peuvent également être d’utilité sociale, mais ce n'est pas systématiquement le cas. La valeur sociale d’un métier ne se calcule pas à partir du nombre de personnes exerçant la profession en question. Une pénurie au sein des directions financières ne représente pas une menace pour le bien commun, tandis qu’une pénurie au sein du personnel de santé représente un réel risque pour celui-ci.


Bernard Clerfayt déclare qu'il est difficile de déterminer quelles professions ont une utilité sociale. La valeur d'un emploi, dit-il, est déjà déterminée par le salaire. Agora, s’appuyant sur la résolution citoyenne sur l'emploi, ne va évidemment pas dans ce sens. Cela signifierait que l’utilité sociale d’un métier est entièrement déterminée par le fonctionnement de l'économie. Un·e trader, par exemple, gagne plus qu'un·e éboueur·euse, mais cela ne signifie pas pour autant que son rôle social est plus important.

Le ministre Clerfayt nous a renvoyé aux employeurs ou à d'autres acteurs responsables pour certaines questions, car il ne s'estime pas compétent. Nous lui avons fait remarquer que bon nombre des emplois dont nous avons parlé ici appartiennent au secteur public. Le ministre pourrait par exemple prendre l'initiative de consulter davantage les communes ou le gouvernement régional afin de tout mettre en œuvre pour améliorer les conditions de travail ! Nous pensons entre autres aux soins, à la collecte des déchets ou à la police.


Tous les métiers en pénurie n’ont pas le même niveau d’utilité sociale pour le bien être de notre société. Si certains objectifs de l’accord de coalition correspondent certainement aux objectifs de l’ACB, l'accent mis sur les emplois à utilité sociale ne doit pas disparaître. Agora continue de suivre attentivement les actions gouvernementales au nom de l’ACB travail et emploi.

Discussion en commission



Compte rendu de la réunion

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